Recharger sa voiture lui a coûté un SMIC : il n’en revient toujours pas
Il pensait faire une simple halte pour recharger sa voiture électrique avant de reprendre la route. À la place, il s’est retrouvé avec une facture de près de 1 200 euros. Depuis, ce retraité de Charente-Maritime n’en revient toujours pas et se bat pour obtenir justice.
L’histoire aurait pu paraître anodine : une recharge de voiture électrique dans un parking souterrain à Madrid, le 25 décembre 2024. Ce jour-là, John Stephen, retraité britannique vivant près de Royan, branche sa MG4 électrique à une borne publique gérée par Shell Recharge. La session indique 18,88 kWh pour un montant de 71,77 euros — un tarif déjà salé, mais que le couple accepte sans broncher. Le choc viendra quelques jours plus tard. En consultant son compte, John découvre une deuxième facturation pour la même session, cette fois d’un montant astronomique : 1 124 euros. En tout, 1 195 euros ont été débités pour une recharge censée durer moins d’une heure. Un record mondial de la douloureuse pour quelques kilowattheures.
Une erreur de facturation… ou une farce technologique ?
Selon la facture, la session aurait démarré le 25 décembre à 12h34 et duré plus de 12 jours. Problème : à cette heure-là, John et sa femme étaient déjà dans un Uber, direction l’aéroport. Grâce à ses reçus, relevés de taxi et horaires de vol, il a pu prouver qu’il avait quitté le parking bien avant la fin supposée de la recharge. Autrement dit, sa voiture aurait continué à “se charger” seule pendant près de deux semaines… alors qu’elle roulait déjà sur les routes de France. Une aberration totale, qui souligne les limites du suivi automatisé des bornes connectées.
Le silence frustrant de Shell
S’ensuit un véritable parcours du combattant administratif. John envoie d’abord un e-mail à Shell Recharge : aucune réponse. Il tente une lettre recommandée au siège à Amsterdam : silence radio. Puis, il contacte le service d’assistance pour les bornes, où une employée irlandaise bienveillante admet que “la facturation est anormale”… sans pouvoir transmettre le dossier à qui de droit. Dépité, John finit par porter plainte, convaincu que seule la justice lui permettra d’être remboursé. En attendant, il a désactivé sa carte Shell et fait installer une borne domestique reliée à ses panneaux solaires. “Au moins, là, je sais qui me vole mon électricité”, plaisante-t-il, mi-figue mi-raisin.
Un rappel utile pour les conducteurs
Cette mésaventure n’est pas un cas isolé. Plusieurs utilisateurs en Europe rapportent des bugs de facturation sur certaines bornes publiques, souvent liées à des connexions défaillantes ou à des erreurs d’authentification. Le cas de John Stephen, lui, restera probablement dans les annales : une recharge à 1 200 euros, soit l’équivalent d’un SMIC… pour quelques heures de stationnement. Moralité ? Avant de brancher votre voiture à l’étranger, mieux vaut vérifier deux fois la session de charge, et garder tous les justificatifs. On n’est jamais trop prudent quand la technologie perd le sens de la mesure.

