
Mon voisin effectue des travaux très bruyants
Bonjour. si mon voisin effectue des travaux très bruyants. Que puis-je faire ?
Depuis avril 2024, une loi encadre mieux les nuisances entre voisins. Elle clarifie les responsabilités en cas de troubles anormaux du voisinage.
Un trouble anormal de voisinage, c’est une nuisance qui émane d’un logement ou terrain voisin et qui dépasse les inconvénients normaux de la vie courante. Bruits, odeurs ou manque de lumière : tout type de nuisance est susceptible d’être invoqué. Une fois le trouble anormal prouvé, la responsabilité est automatique. Cela s’appelle une responsabilité de plein droit.
Absolument, c’est une responsabilité sans faute. Seule est prise en considération l’existence d’un trouble excédant la gêne normalement attendue dans le cadre de relations de voisinage. Le propriétaire, le locataire, l’occupant, l’exploitant ou le maître d’ouvrage pourront être déclarés automatiquement responsables des nuisances. La victime pourra alors demander la cessation du trouble, mais également la réparation du préjudice subi du fait de ce trouble. Par exemple, des frais médicaux ou un dommage d’ordre psychologique.
Certains troubles n’ouvrent pas droit à un recours et devront être supportés par les voisins. Il faut donc être vigilant lorsque l’on achète ou loue un bien.
Si l’activité, par exemple agricole, à l’origine du trouble existait déjà avant l’installation du voisin qui se plaint et qu’elle respecte les lois et règlements en vigueur, la responsabilité n’est pas engagée. A condition, que cette activité n’ait pas été modifiée, étendue ou intensifiée.
Il est donc essentiel, avant d’acheter ou louer un bien, de se renseigner sur les activités voisines causant des nuisances, car il ne sera bien souvent pas possible de s’en plaindre.
En cas de litige, commencez par un dialogue amiable. Si cela ne suffit pas, vous devrez faire appel à un conciliateur de justice, puis éventuellement saisir le tribunal. Des preuves solides seront nécessaires : témoignages, constats d’huissier voire expertises techniques. Il appartiendra alors au juge d’évaluer si le trouble est anormal et de trancher.
- Bruit d’impact : Il s’agit d’un bruit qui provient d’un choc sur une paroi. …
- Bruit aérien : On parle de propagation aérienne. …
- Bruit solidien : On parle de propagation solidienne. …
- Bruit ambiant : On parle ici d’un niveau sonore des bruits environnants.
Limiter l’intensité de la nuisance sonore en décibels : la loi ne considère pas qu’il y a infraction si le niveau de bruit ambiant mesuré ne dépasse pas 25 dB(A) à l’intérieur des pièces d’un logement d’habitation, ou 30 dB(A) dans les autres cas.
Avec l’été, on vit davantage le soir, nos voisins aussi… Mais dans quels cas peut-on se plaindre de leur bruit ?
Alors déjà, parlons des horaires du tapage nocturne, c’est très précis : entre 22h et 7h du matin. Si vous habitez au-dessus d’une discothèque ou d’un restaurant, le professionnel doit faire attention à ne pas dépasser un certain niveau sonore. Là où ça devient plus compliqué, c’est quand ça concerne votre voisin. Ça peut être des bruits causés par une personne, comme celui des talons de 12 cm de la voisine du dessus ou des chants de fête, par un appareil, comme une télé ou une chaine hi-fi, et même par des animaux.
Donc si votre voisin fait tourner son sèche-linge la nuit parce qu’il a un contrat heures creuses-heures pleines, vous pouvez appeler la police ?
Oui et en théorie, si les policiers constatent sur place le tapage nocturne, il risque une amende de 68 euros. Bon, avant d’en arriver là, CLCV vous conseille de discuter avec lui. Et de vous entendre, par exemple, sur les horaires de fonctionnement de son électroménager. Parfois, l’auteur des nuisances ne se rend pas compte qu’il vous embête : s’il suffit de poser un tapis pour limiter les bruits ou surélever par exemple les enceintes de sa chaine hi-fi, ça peut être vite réglé.
Mais s’il n’écoute rien et que c’est récurrent ?
S’il refuse de coopérer, alors adressez-lui un courrier recommandé. S’il est locataire, prévenez le propriétaire, c’est lui qui en est le responsable. En copropriété, parlez-en à votre syndic. C’est à lui de veiller à la tranquillité des habitants de l’immeuble. Et si vous habitez en maison, vérifiez s’il y a des arrêtés municipaux ou préfectoraux sur le bruit. Si c’est le cas, et que votre voisin enfreint la loi, alors prévenez votre mairie.
Et si malgré tout, ce voisin persiste ?
Il faut d’abord faire appel à un conciliateur de justice ou un médiateur, c’est obligatoire et gratuit. Ensuite, déposer une main-courante et saisir en dernier recours le tribunal civil. Mais attention, il faut aussi les preuves du préjudice subi : les courriers adressés à l’auteur du tapage nocturne, un constat d’huissier, les témoignages d’autres voisins ou même un certificat médical si votre état de santé s’est dégradée à cause de ces nuisances. Le juge peut condamner l’auteur à payer des dommages et intérêts ou ordonner des mesures telles que l’insonorisation du logement.
Ça, c’est pour les nuisances le soir, mais en journée aussi, ça peut être très agaçant. Par exemple, un chien qui aboie toute la journée quand son propriétaire part travailler. Que peut-on faire dans ce cas-là ?
Il y a des recours, mais ça ne relève pas du Code pénal comme pour le tapage nocturne, mais du Code civil. On peut se plaindre dès qu’il y a ce qu’on appelle « trouble anormal de voisinage ». Autrement dit, quand c’est répétitif, intensif ou que ça dure dans le temps. On est complètement dans ce cadre avec les aboiements d’un chien.