
Guerre en Ukraine: Drones Shahed 136 sont désormais employées sur le front
Guerre en Ukraine : tous nos articles pour comprendre
Quelle est la situation actuelle en Ukraine ? Comment avancent les pourparlers diplomatiques ? Pourquoi la Russie de Vladimir Poutine a-t-elle décidé d’envahir l’Ukraine le 24 février 2022 ? Dernières nouvelles, cartes, reportages, décryptages, analyses, interviews… Toutes nos explications.
Des versions améliorées des drones Shahed sont désormais employées sur le front en Ukraine, menaçant les lignes d’approvisionnement et positions de Kiev sur le champ de bataille.
Les Shahed-136, drones iraniens dont la Russie a acheté plusieurs milliers d’exemplaires au cours de la première année du conflit à grande échelle contre Kiev, sont rapidement devenus l’une des armes emblématiques de la guerre. Moscou, qui a délocalisé la production de ces engins dans des régions comme le Tatarstan, lance désormais des centaines de ces drones (rebaptisés Geran, « Géranium ») contre les villes ukrainiennes plusieurs nuits par semaine, visant aussi bien des infrastructures énergétiques que des immeubles résidentiels.
Avec une portée estimée, a minima, à 1 700 kilomètres, le drone peut atteindre l’intégralité du territoire ukrainien, bien que sa vitesse maximale, inférieure à 200 kilomètres/heure, rende l’engin relativement peu efficace. Mais son faible coût et la capacité de Moscou à le produire en masse permettent à l’armée russe d’employer des dizaines d’entre eux contre une même cible, dans l’espoir de saturer les défenses antiaériennes ukrainiennes.
Des variations du design original iranien sont par ailleurs régulièrement dévoilées, tel que le Geran-3, équipé d’un moteur à réaction plus coûteux que le moteur thermique original, mais qui double la vitesse du drone.
Caméra et modem
Les tactiques employées par la Russie évoluent également : habituellement utilisés pour frapper des cibles installées dans l’arrière-pays, les Shahed sont désormais envoyés attaquer des positions ukrainiennes sur le front.
C’est ce que révèle le lieutenant-colonel Arsen Dmytryk, membre du 1er corps Azov, auprès de The War Zone. Selon lui, les soldats russes utilisent occasionnellement des Shahed modifiés pour accomplir des missions sur le front, en plus des attaques habituelles menées à l’aide de petits drones FPV, à la portée assez faible.
Une amélioration apportée au Shahed en particulier le rendrait adapté à ce nouveau rôle : l’installation de caméras et de modem 4G sur certains modèles. Les aéronefs de ce type ne sont en effet pas pilotés à distance, et ne bénéficient pas de capacités de ciblage de manière autonome : leur cible est prédéterminée avant leur lancement, et doit donc être statique.
Une caméra et un modem 4G rendent en revanche un Shahed capable de remplir des missions de reconnaissance, et pourraient permettre à un humain d’intervenir en direct afin de modifier la cible du drone, comme le souligne The War Zone.
Un drone à la versatilité augmentée
Ces modifications ouvrent la possibilité aux Shahed de frapper des cibles, même mouvantes, sur le front. Serhiy Beskrestnov, spécialiste ukrainien de la guerre électronique, a ainsi signalé sur Facebook l’utilisation d’un Shahed impliqué dans l’attaque d’un train en marche, équipé d’une antenne ainsi que d’une caméra
Source MSN